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Judaïsmes et Questions de Société
12 décembre 2010

Une cour rabbinique en Israël aide une citoyenne juive américaine dans son attente du divorce juif religieux ("guet")

 

Un_tribunal_rabbinique (Source de l'image : picasaweb.google.com)

Dans la loi juive orthodoxe telle qu'elle est actuellement, c'est le mari qui accorde le divorce juif religieux ("guet") à sa femme. Elle reste une femme juive ancrée à son statut marital littéralement "agouna" jusqu'à l'obtention de ce "guet" - attente qui peut durer des mois, des années voire une vie entière. Durant cette période elle ne peut avoir de relations sexuelles avec un autre homme au risque d'être considérée comme une femme adultère au regard de la loi juive. Les enfants nés de cette relation sont des enfants illégitimes ("mamzerim") et ils ne peuvent se marier qu'avec d'autres conjoints ayant le même statut. A l'inverse, les enfants nés d'une union entre ce même homme qui refuserait de donner le "guet" avec une autre femme que son épouse ne sont pas considérés comme "mamzerim" et il ne commettrait pas un acte adultérin si cette femme n’est pas déjà mariée.

Depuis des années des femmes et des hommes, au sein du judaïsme, luttent afin d'incliner les autorités rabbiniques à trouver d'autres dispositions de la loi juive ("halakhiques") à ces situations scandaleuses où il n'est pas rare que les femmes achètent à prix d'or leur "guet". Et ce d'autant plus que ces dispositions existent potentiellement à l'intérieur même du judaïsme orthodoxe. Mais un manque de courage et de compassion empêchent le monde rabbinique orthodoxe de trouver un consensus à ce sujet. Les cours rabbiniques ont toutefois à leur disposition certaines incitations qui peuvent donner à réfléchir au mari récalcitrant mais elles ne les utilisent pas toujours. Vous lirez cependant ci dessous les extraits d'un article qui donne l'exemple contraire.

 Pour en savoir plus sur le divorce juif religieux, cliquez ici.(document PDF)

 Pour des références bibliographiques sur les dispositions "halakhiques" (de la loi juive) que pourrait prendre le monde juif orthodoxe, cliquez ici. (document PDF)

 Nota Bene :  Les termes entre parenthèse à l’intérieur de la traduction des extraits de l’article sont de la rédaction.

" Dans une démarche inhabituelle, une cour rabbinique de Tel-Aviv a ordonné à un citoyen américain de rester en Israël dans le cadre d'une procédure de divorce. L’homme qui a refusé d’octroyer à sa femme le "guet" (divorce juif religieux) a ainsi été retenu en Israël, à la demande de sa femme, par le rabbinat. Celle-ci est aussi citoyenne américaine.

 (...) Cette affaire de divorce concerne un couple religieux « haredi » (ultra-orthodoxe) de New-York avec un enfant qui est séparé depuis plusieurs années, mais dont le mari refuse obstinément d’accorder le divorce religieux à sa femme ou de payer les frais de pensions alimentaires pour leur enfant bien qu’il lui ait été ordonné de le faire par un tribunal rabbinique de New-York. La femme a accusé son mari de lui avoir fait subir des violences verbales et physiques au cours de leur mariage et ce sont (cette situation) et ces menaces qui l’ont alors contrainte à quitter New-York. Aux Etats-Unis, les sanctions imposées par la cour rabbinique ne peuvent généralement pas être appliquées par des tribunaux civils. En revanche, en Israël, les tribunaux (civils et rabbiniques) ont le pouvoir d’interdire à un homme, qui refuse d’accorder le «guet» à sa femme, de quitter le pays, de révoquer son permis de conduire, ou encore de l’envoyer en prison (…).

 La Loi autorisant les tribunaux rabbiniques en Israël, -afin d’aider les femmes juives non citoyennes israéliennes qui se voient refuser le divorce religieux par leur mari-, a été initiée par le Merkaz Hayehudi HaBein-Leumi (Centre International juif). Ce Centre a été fondé par le rabbin et avocat, Tzuriel Bubliel et la procureure, Avivit Moskowitz, en vue d’aider les femmes« agounot », c’est-à-dire les femmes juives qui ne parviennent pas à obtenir le divorce ("guet") de leur mari. Ainsi, cette Loi vise à apporter des cas de divorces de femmes juives, qui ne sont pas citoyennes israéliennes, devant les tribunaux israéliens où les juges ont à leurs dispositions les outils nécessaires pour faire appliquer leurs décisions.

 (Ces dispositions ne sont valables que si le mari récalcitrant séjourne ou se trouve en Israël – NDLR)

Source : Maayana Miskin, “Rabbinate Takes Action in American Jewish Divorce Case”, Arutz Sheva, 25/11/2010. http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/140835

Article rédigé par Sonia Sarah Lipsyc, extraits traduits par Yaël Soussan.

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